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La Maison Bulle

Je tien à remercier Bernard Tirtiaux pour son accueil bienveillant et l’exceptionnelle visite, ainsi que l’animatrice du théâtre!

La Belgique est une véritable terre de curiosités, mais si vous vous trouvez dans l’arrondissement de Charleroi, il y a un lieu culturel fort à ne pas manquer; la Ferme Martinrou, théâtre et lieu artistique d’intérêt situé non loin de l’aéroport. Reconnu dans la métropole, elle ne se distingue pas seulement pour son sa scène dramatique mais aussi pour la seule maison bulle de Belgique, édifiée au fond de l’immense jardin, à l’emplacement où devait se trouver une crèche.

Directement tiré du principe architectural expérimental des « maisons bulles » répandu à partir des années 1960, celle-ci fut édifiée en 1981 par trois amis artistes et architectes, Philippe Mousset, architecte Belge et son concepteur, Bernard Tirtiaux, maître verrier, acteur et écrivain,  a qui appartient la ferme depuis le début des années 1980 et fondateur du théâtre, et une dernière personne demeurant anonyme (difficile à trouver malgré beaucoup de recherches et une visite racontée par Bernard Tirtiaux en personne). Presque entièrement construite en élasthanne, matière utilisée principalement pour les soutien-gorge, cette étonnante maison se façonnait à la guise de ses concepteurs et via leurs besoins en espace, elle était donc entièrement personnalisable. Il y était appliqué ensuite un enduit renforcé de fibre de verre directement sur la toile (qui sert de « squelette à la construction »). Grâce à cette technique unique au monde, elle gagna rapidement le nom de « Maison Tricot ». Cette maison n’était donc pas modulaire, mais modelable selon les besoins. La seule contrainte dans celle-ci fut l’installation d’une crèche en verre façonnée personnellement par le maître verrier, chose qui avait été imposé par sa famille par rapport à l’emplacement de la bâtisse.

Pendant près de dix ans, elle fut habitée par la famille de  Philippe Mousset, mais par la suite elle fut très longtemps délaissée et vidée, néanmoins, ses matériaux et méthodes de construction la préservèrent des affres du temps, ne laissant que quelques traces suite à sa rénovation récente.

Grâce à la visite guidée et contée directement par Bernard Tirtiaux, ses secrets nous étaient révélés. 25 ans plus tôt, alors que la maison était encore délabrée, le gouvernement Belge refusait catégoriquement d’avoir une telle bâtisse futuriste dans un espace verdoyant comme l’est son cadre. Bien qu’une amende quotidienne de 1000 francs lui était administrée  avant qu’elle ne soit totalement démolie, l’artiste verrier n’en démordait pas et n’en fit rien, sans payer ni toucher à son œuvre, ce n’est qu’au final quelques années plus tard qu’une ordonnance pour la rénover lui a été adressé, lui demandant en plus un prix exorbitant d’1,7 million d’Euro (ou 17 million, je n’ai plus le zéro près), ce qu’il ne paya pas non plus.

Au moyen d’un bon nombre d’artisans locaux, ses employés du théâtre, sa famille et ses propres talents, il la rénova totalement avec un tout nouveau mobilier complètement adapté, devenant tantôt résidence d’artiste et tantôt lieu de réflexion, mais aussi une galerie à ciel ouvert présentant plusieurs de ses œuvres en verre magnifiées, par ce cadre unique. Selon ses idéologies, l’artiste aurait voulu que son habitation soit un modèle pour la région de Charleroi qui possède un trop grand nombre de friches qui pourrait devenir habitables.

La visite, très libre, continuait en pleine nature avec deux sculptures quelque peu cachées plus loin au bord et dans un bel étang. En effet, outre une petite colonne rappelant celles devant la maison, dans le lac se trouvait un impressionnant radeau entièrement en verre façonné pesant pas moins d’une tonne et demi, qui flottait étonnamment au grès du vent et des rares vaguelettes.

L’Intérieur

L’Extérieur

Merci à Con_ploteuse, Corentin et Romain

© Les photos présentes dans cet article sont protégées par le droit d’auteur.

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