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Cimetière ferroviaire

Accessibilité
70%
Dangerosité
50%
Etat
40%
Intérêt
65%

Article de 2015 mis à jour en 2023

“Les feuilles – Qu’on foule – Un train – Qui roule – La vie – S’écoule.”
Apollinaire
Une première fois visité illégalement en 2015, la visite était assez timide, car, naïfs comme on était à l’époque, on ne pouvait quand même pas passer à côté des nombreux signes d’activité. Ici, libre de nos déplacements, ce fut un véritable plaisir qui m’a permis un nombre de photos très conséquent, et une découverte de l’intérieur de l’hangar juste incroyable. Il est bien dommage que le lieu est voué à la disparition imminente, car en effet, il est voué à la destruction en fin d’année, sans qu’on ne sache ce que vont devenir toutes ces magnifiques locomotives et ces wagons quelques peu en ruine…
Cependant, un peu d’historique s’impose.

HISTOIRE

Donc c’est fin 1979 que Pierre Devin publia une petite annonce dans la revue “La vie du rail” pour créer un club ferroviaire dans le Valenciennois.
Une réunion s’en suivit le 23 mars 1980 pour la création et sa appellation, qui fut simplement “Cercle d’Etude Ferroviaires Nord” ou abrégé en CEF Nord.
Les premières acquisitions arrivèrent vite, dès 1981, et, à son âge d’or en 1990, un projet de train touristique fut mis en œuvre, qui avait pour but de relier Denain au site minier d’Arenberg. Malheureusement, il prit fin en 1994 à cause de problème de conformité.
A son apogée, l’association comptait une collection de 130 pièces en tout genre témoignant de l’évolution des techniques ferroviaires de 1873 à nos jours.
Malheureusement, c’est à partir des années 2010 que le lieu et son association commencèrent à décliner, les locomotives vendables partaient les unes après les autres, et celles qui ne pouvait plus bouger restait sur place à rouiller sans ne pouvoir rien faire sinon que de les observer s’effondrer… Et c’était le cas, du coup, pour toutes les machines présentes à l’extérieur, pratiquement plus aucune n’était en état de fonctionnement. Ce cas continua jusqu’en 2023, où il fut annoncé que la municipalité voulait se débarrasser de ce lieu digne d’un musée.
L’association présentait donc pourtant un grand nombre de locomotives historiques et souvent locales que je vais résumer ici:
L’Union, que j’ai pu prendre mainte fois en photo suivant les différents modèles pendant cette journée mais aussi lors de ma session Urbex, est une locomotive des ateliers de la Compagnie des mines d’Anzin construite en 1886, qui faisait la fierté de l’association et qui est classé aux monuments historiques.
Un Locotracteur Gaston Moyse de la compagnie Diesel.Electrique éponyme.
Une Autorail XR-7920 – AATY

Draisine Link-Hoffman (Renault)

Un locotracteur Moyse 20T ex-sucrerie de Marle

Un Locotracteur Berliet N°1

Une Grue Caillard et un Tracteur “pousseur”

Deux Locotracteurs Moyse 10TE

Un Locotracteur Decauville

IMPRESSION (de 2015)

Des rails, des lignes par dizaines, mais ne semblent plus mener nulle part, au bout, trois ou quatre wagons complètement bouffés par la rouille, il ne bougeront surement plus jamais de ces voies qui les ont vu mourir. De l’autre de côté des rails emplies d’hautes herbes, les rails se prolongent, à un tel point qu’on se retrouve à un endroit où l’herbe semble être tondue, entretenue… et on se rend compte qu’autour de nous des vingtaines de wagons de marchandise sont figés là, eux aussi à attendre une mort prochaine, certains sont en bon état et d’autre sont ravagés par le temps, mais tous semble être bel et bien délaissé. Alors que les voies se dédoublent, entre les voitures, d’autres apparaissent derrière, l’endroit est au final plutôt grand, et pas du tout caché depuis la route, les résidents alentours observent depuis très longtemps cette crypte ferroviaire sans pouvoir rien faire.

Derrière un certain wagon de marchandise, se cache quelques wagons voyageurs assez vieux, plus jamais nous ne pourrons voir de telles choses sur les voies ferrées. Eux aussi ont subis les assauts du temps, les banquettes sont toutes arrachées et empilés sur le fond, le sol est dans un piteux état, et plus aucune vitre n’est présente.

 La fin de cette allée bordée de wagons en tout genres nous laissait voir l’envergure du terrain, qui regorgeait de trésors ferroviaire, locomotive Fret, wagons grue d’un autre temps, citernes, locomotives si petites qu’on s’est demandé ce qu’elles pouvaient bien tracter… Un endroit unique dans son genre, au point même que toute société ferroviaire est absente dans ce lieu et le fait ressentir.

Comme quoi, même les vieilles mécaniques rouillés ont le droit au repos éternel car il est bien sûr que tout ça ne bougera plus jamais, et il semblerai qu’un bienfaiteur veille encore sur ces voitures et locomotives des temps anciens…

Devant des machines aussi imposantes, on ne peux qu’être impressionnant et curieux, on découvre leur moteur, leur marque, à quoi elles servaient, ce qu’elles ont vécus et ce qu’elles sont devenues et comment elles se taisent… Une visite passionnante mais courte, malgré son petit panel de couleur que l’on ne peut voir qu’à ces endroits là, les cimetières ferroviaires.

Un bon nombre de petites locomotives entassées les unes après les autres comme laissées pour mortes…

IMPRESSION (de 2023)

C’est toujours quelque chose de retourner sur un lieu des années après, en soit ça permet de montrer son évolution mais aussi de se souvenir de l’ancienne exploration. Ici, nous avions quartier libre, libres de se balader où on voulait et explorer n’importe quelle locomotive ou wagon, et au delà d’un musée, c’est une véritable expérience, et nous pouvions voir toutes ces machines d’un autre angle beaucoup plus proche et intéressant. Une expérience, malheureusement, qui ne pourra se reproduire, dû au fait que le lieu est voué à disparaitre et sera totalement détruit d’ici fin 2023.

© Les photos présentes dans cet article sont protégées par le droit d’auteur.

2 commentaires sur “Cimetière ferroviaire”

  1. Vu également un cimetière de wagons tagues ou endommagés le long de la ligne vers Lyon peu après Aix les Bains

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