Voilà tout pile 25 ans que ce monument du Street Art est installé dans la station de métro « Lille Europe ». Pour l’occasion, et juste avant sa rénovation, revenons sur cette fresque titanesque qui ravie les usagers réguliers comme les voyageurs passant par Lille.
Installée conçue et peinte en 2000, par l’architecte Lillois Jean Pattou, elle avait et a toujours pour but d’intégrer le métro de la métropole dans un programme artistique où chaque station est un espace culturel à part entière.
Présente sur trois murs de 50 mètres par 18 s’étendant sur 2300 m², ce qui fait d’elle une des plus grandes fresques murales sur tissu au monde. L’œuvre fut tout d’abord élaborée à l’aquarelle, en format beaucoup plus petit donc, puis, aidé de sa femme, Pattou les a transposées en lithographies et imprimées sur des bâches de 18 mètres de haut pour la plupart, les autres s’adaptant aux multiples passerelles.
Véritable représentation d’une cité dystopique, l’œuvre représente une ville monumentale où un grand nombre de bâtiments du monde entier se côtoient, comme Big Ben, la Vieille Bourse de Lille, la Cathédrale Santa Maria del Fiore, ou encore la mosquée Sainte-Sophie, mais aussi des lieux mythique comme la tour de Babel. Le tout est exposé à la lumière naturelle illuminant la station de métro et ses passerelles pour donner une nouvelle perspective et représenter la spatialité de la fresque et du lieu. Cette œuvre est aussi, plus intimement, la représentation du « combat » entre Jean Pattou et l’architecte de la station Rem Koolhaas, qui refusait catégoriquement d’intégrer de la couleur dans sa station déjà très brutaliste tardif, il citait notamment: « La vie est un chaos, on ne va pas commencer à y mettre des couleurs », vision très vieille école et inscrite dans le XXe siècle, d’autant plus que l’architecture s’intègre totalement dans la fresque. D’ailleurs, si vous êtes très observateur, vous y verrez Pattou chassant un homme en noir, représentation de Rem Koolhaas.
Capitale de la culture avant l’heure, ce projet était parfait pour ce qui allait être, 4 ans plus tard, Lille 2004 puis Lille 3000, cette station avec beaucoup d’autres s’inscrivant dans « Le musée métropolitain de Lille« .
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