Incontournable du Vieux-Lille, L’Huitrière est l’un des piliers architecturaux de ce quartier avec l’Hospice Comtesse, les façades médiévales de la place Louise de Bettignies, la façade du Lion de l’immobilier et l’hideuse Notre-Dame de la Treille.
C’est dire qu’elle se remarque et démarque cette façade au bout de la rue Grande-Chaussée, et ce, dès sa création, car dès 1882, elle a été réfléchie pour devenir une véritable enseigne publicitaire quand elle était encore présente rue Basse (qui était encore visible jusqu’en 2017 avec la mention du déménagement effectué le 1er septembre 1928).
crédit photo: LÔ : Photos du Nord – Pas de Calais – 2013
La nouvelle boutique, fut conçue par Montaudouin et Gaston Trannoy en 1922, ce dernier réalisant aussi le design de l’huitre soutenant l’incroyable bow-window. Elle surprend par ses mosaïques extérieures faisant l’allégorie de la pêche, les poissons et les crustacés, œuvres de la maison Gentil et Bourdet.
Chronologiquement dans les premiers à allier l’architecture Art déco à l’utilitaire industriel, les mosaïques, qui sont ici un rare exemple d’une belle utilisation sur une façade, offre une protection durable envers les intempéries et l’usure du temps. Celles-ci d’ailleurs, malheureusement, cachent bien les motifs des deuxième et troisième étages qui eux rejoignent l’Art déco plus classique avec des motifs floraux (non visibles sur la photo).
D’abord pensé comme une poissonnerie, très rapidement dès son ouverture en 1928, elle devint un restaurant dont la notoriété n’était plus à prouver vu qu’il était chaque année depuis 1930 dans le guide Michelin. Malheureusement, comme beaucoup d’institution Lilloise (“Aux Moules” rue de Béthune notamment), il leva définitivement le rideau en mars 2015, pour être remplacé, en 2022, par une boutique Louis Vuitton gâchant légèrement la façade…
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