Les cimetières de voitures se font de plus en plus légions ces dernières années, à croire que les augmentations des amendes et du prix de l’essence sont véritablement charniers vis à vis de la viabilité de l’automobilisme en Europe. Ou alors, c’est une question d’avantages avec les nouvelles générations de véhicules, mais ce qu’il se passe réellement c’est que ces lieux se multiplient au travers des régions, d’autant plus quand une petite moitié de ces voitures proviennent d’un ancien garage qui participait jadis à des joutes motorisées plus communément appelé en Belgique; le Démolition Derby.
DÉCOUVERTE
Pas, ou très peu connu, je pense, ce lieu nous l’avions depuis un moment sur une de nos cartes sans jamais avoir eu la curiosité d’aller y jeter un œil. Il est vrai aussi que celui-ci est très bien caché et sur un terrain étrangement placé.
HISTOIRE
Il est bien sûr inutile de résumer l’histoire de ce terrain et du garage, quand bien même je ne la connais pas, cependant nous allons nous attarder sur le Démolition Derby, et plus localement, ce phénomène en Belgique.
Bien que cette pratique soit totalement absence en France, ce « sport » est très répandu, évidemment, aux Etats-Unis, découlant directement des courses de Stock-car du début du XXe siècle, mais il est aussi très populaire aux Royaume-Unis, mais aussi, bien que ce soit plus niche, aux Pays-Bas et en Belgique, où quelques derbys ont lieux chaque années.
Bref, inutile de décrire précisément ce qu’est ce sport, tout est résumé dans son nom, mais ce jeu de stock-car découle directement de la façon régulièrement que finissaient ces courses jusque dans les années 50, où l’action était mise en avant et la course au second plan. Ce qui attira rapidement les foires et aux circuits qui s’orientaient vers les promoteurs indépendants, mais d’après certaines sources, « l’inventeur officiel » de ce sport fut Don Basile lors du Carrell Speedway en 1947, ce qui est quand même contesté par la suite par le pilote Larry Mendelsohn, qui atteste l’avoir inventé après des dizaines de courses jusqu’en 1958 dans l’état de New York.
Outre ces faits, l’intérêts premier des spectateurs était donc l’action. Sa popularité augmentant au cours de années 1960, devenant un standard lors des foires et une sous-culture à l’échelle nationale aux Etats-Unis. S’exportant peu à peu à l’étrangers, comme en 1963 à Adélaïde en Australie.
A cette époque, les règles du spectacle étaient simple:- le 1er prix revient au gagnant de la course
- le 2e prix revient au dernier participant éliminé durant la course
- le prix du meilleur « spectacle » ou « show » revient à celui qui durant la course a impressionné et enthousiasmé le plus le public.
Sport devenant populaire, il intéressa rapidement les grandes chaînes de télévision, comme ABC qui diffusait les championnats du monde de Démolition Derby des années 1960 à 1992. Mais c’est dans les années 1970 qu’il eut son âge d’or, déclinant dès le début des années 1980, ce sport était devenu, pour certains, quelque chose de peu innovant et proposant pas assez de changements.
C’est seulement en 1997 qu’il vécu une renaissance grâce au groupe TNN et son émission Motor Madness. S’accaparant donc ce sport, de nouvelles règles étaient appliqué et le temps réglementaire fut supprimé pour que la course dure infiniment tant qu’au moins deux véhicules étaient encore en marche, mettant en œuvre la règle de la dernière voiture en marche au plus grand nombre de coups offensifs dans un laps de temps défini lors de la course. Cependant, ce temps ne dura pas suite au rachat de la chaine par MTV Networks qui supprima les programmes sportifs favorisant ceux les plus regardés. En parallèle, la série Destruction Derby sortait sur PS1 puis PS2, mettant quelque peu en avant le sport, le premier jeu étant un porte-étendard de la première PlayStation.
Au cours des années 2000, il ne restait plus que la PPV (télévision à la séance) pour diffuser ces derbies. C’est avec l’avènement des émissions de Tuning/Custom américaines qu’une redécouverte de la pratique se fit pour autant réellement faire revivre la pratique. C’est seulement lors de la seconde moitié de la décennie qu’un regain fut remarqué, notamment à Orlando, mais aussi sur Speed Channel, qui diffusait quelques courses à divers horaires. En 2006, fut créé DerbyMadness.com faisant la promotion de la série téléréalité NAPA Auto Parts Crash for Cash où plus de cents voitures avaient participées au spectacle final et le gagnant recevait 5000$.
Pendant ce temps, ce sport était devenu très populaire aux Royaume-Unis, où des centaines de derbies étaient organisés, faisant gagner en popularité dans ce pays. Cependant, dans le reste de l’Europe, il restait assez discret, quelques garages et indépendants en organisait en Belgique et Pays-Bas, mais toujours en restant très niche, même encore de nos jours. Ce qui ressortait beaucoup ici, c’était les jeux vidéos (sans jamais réellement donner un gout prononcé à ce sport hors des deux pays cités, on doit être trop attachés à nos autos bien cleans…), qui s’inspirait tous, plus ou moins des jeux de studios américains Demolition Derby, Twisted Metal ou encore Carmageddon; On peut citer notamment le logiciel de simulation Allemand BeamNG.drive, ou la série FlatOut puis Wreckfest du studio finlandais Bugbear Entertainment.
Mais depuis les prémices de YouTube où se trouve des dizaines de milliers de retranscriptions de festivals et courses dans le monde entier, la pratique reste beaucoup plus regardé que jamais de nos jours et restera, pour toujours, un sport créé et fait pour la télévision et la vidéo.
IMPRESSION
Alors que je n’avais vu aucune photographies ni reportages de ce lieu, nous y allions totalement à l’aveugle, comme de plus en plus de lieux. Cependant, et malgré le temps pluvieux qu’il faisait, ce fut assez intéressant de voir ces quelques automobiles abandonnées et ces Mitsubishi version stock-car, les japonaises devenant de plus en plus courant dans ce sport. Malgré cela, j’ai pu remarquer qu’elles n’avaient jamais concourues, car très propres et conservant encore plus ou moins leurs formes d’origine… Sans doute qu’elles furent préparées puis laissées pour mortes.
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